La Furia Umana
  • I’m not like everybody else
    The Kinks
  • E che, sono forse al mondo per realizzare delle idee?
    Max Stirner
  • (No ideas but in things)
    W.C. Williams
TIFENN BRISSET / Introduction

TIFENN BRISSET / Introduction

Hitchcock understated / Hitchcock discret

“Hitchcock Understated” se situe dans le prolongement du colloque  L’ombre d’un Hitchcock : pensées du mineur, organisé à l’Université de Grenoble en mars 2019.  Loin de défendre l’idée d’un « lissage » de l’œuvre hitchcockienne, qui consisterait à mettre sur un pied d’égalité tous les films, donc à exclure la spécificité de chacun, les textes de ce dossier permettront néanmoins d’accorder une attention spécifique à une part « discrète » de cette œuvre éclatante.

Serge Chauvin revient avec une grande finesse sur Mr. and Mrs. Smith (1941), incursion d’Hitchcock dans le genre de la comédie. C’est justement cette déviation à l’égard de la « norme » hitchcockienne qui l’a relégué au rang de film mineur.  Mais cette comédie de remariage est avant tout un film « libre » et un véritable hommage au désir.


Spécialiste de la période américaine, Murray Pomerance scrute un moment discret, presque invisible, dans un film lui-même peu sujet à discussion : Torn Curtain (1966). À travers l’analyse très précise de plusieurs citations, références visuelles désignant d’autres scènes célèbres, il met au jour les accumulations de sens qui s’ajoutent à un film d’Hitchcock.


À travers un questionnement sur un problème moral particulièrement ambigu, le texte de William Rothman permet de saisir de nouveau l’importance de  Lifeboat (1944), film presque oublié aujourd’hui et pourtant essentiel dans la filmographie hitchcockienne. Il s’agit d’une traduction d’un chapitre de Must We Kill the Thing We Love ? Emersonian Perfectionism and the Films of Alfred Hitchcock, publié en 2014 à la Columbia University Press.


Chacun sait qu’Hitchcock est le metteur en scène des regards dans Rear Window (1954), Vertigo (1958) et Psycho (1960). Dominique Sipière, qui connait par cœur l’œuvre muette et anglaise du maître, remonte aux origines, à une époque où le cinéaste veut déjà ‘filmer la pensée’. À travers cette étude diachronique, il montre qu’Hitchcock est passé d’une virtuosité technique à une maîtrise progressive des regards, jusqu’à ce que les regards eux-mêmes deviennent un des thèmes centraux des films de la maturité. 

Tifenn Brisset