Si filmer la nuit ou de nuit implique de facto des aménagements lumineux et pose le problème de ce qui peut être vu (ou non) à l’image dans une obscurité plus ou moins marquée, cela induit aussi des décisions en matière d’arrangements acoustiques. Bruits, compositions musicales et intonations vocales ne s’équivalent pas en milieu diurne et en milieu nocturne. Au cœur de la nuit filmique, l’effet de résonance tranche plus nettement dans les espaces intradiégétiques, la dynamique des instruments d’accompagnement en off se révèle plus lente, les voix humaines s’élèvent à un niveau décibélique de moindre portée… et le silence peut affleurer plus naturellement, plus rigoureusement, plus fondamentalement.
Louis Daubresse
LFU/ - Louis Daubresse