Au-delà des quelques films qui ont la nuit à leur principe, il n’est toutefois pas évident d’aborder la question du nocturne dans le champ spécifique du cinéma documentaire. Le ou la documentariste ne choisit pas la nuit à la manière du cinéaste de fiction, qui peut souverainement y plonger ses acteurs pour nuancer les affects d’une scène ou pour matérialiser une atmosphère. Le mouvement vers la nuit de la documentariste consiste plutôt à y suivre celles et ceux qu’elle filme, à se faire témoin et parfois complice de leurs activités ou de leurs errances. Son intention nocturne peut donc sembler seconde : en documentaire, la présence de la nuit serait conditionnée par l’existence d’un « contenu» social du nocturne.
Camille Bui
LFU/ - Camille Bui